Fourrages Tirer les leçons de l'expérien Fourrages Tirer les leçons de l'expérience allemande

Lorsqu'on évoque un combiné de fauche de 8 mètres ou une ensileuse de 10 rangs, on pense naturellement à un chantier en Allemagne. Nos voisins d'outre-Rhin ont pris de l'avance dans le domaine des grandes largeurs. Le formidable essor de la méthanisation basée sur le maïs et l'ensilage d'herbe est à l'origine du développement de ces chantiers à haut rendement. Il y a donc beaucoup à apprendre de l'expérience germanique. Tout en gardant à l'esprit que la qualité de fourrage requise pour le biogaz est inférieure à celle exigée pour l'alimentation animale.

SORTIR RAPIDEMENT LE FOURRAGE

Les combinés de fauche ont le double avantage de travailler sur plus de 7 mètres et de permettre la gestion du chantier en allers-retours plutôt qu'en planches. Lorsque l'herbe est destinée à l'ensilage ou à l'enrubannage, elle doit être rapidement sortie de la parcelle. C'est pour cette raison que les tapis regroupeurs sont de plus en plus proposés en option sur les combinés. Placés derrière chaque élément du papillon, ils déposent le fourrage coupé de chaque côté de l'andain réalisé par la faucheuse frontale (photo 1). Il ne reste plus qu'à ramasser l'herbe avec une presse ou une ensileuse, en économisant un passage d'andaineur

Lorsque le fourrage est destiné à être enrubanné, Krone et New Holland proposent une solution faisant gagner plusieurs secondes par balle. Il s'agit de remplacer le filet de liage de la balle par un film plastique (photo 2). L'opération d'enrubannage qui suit prend moins de temps puisque plusieurs tours de film sont économisés.

OPTIMISER LE REMPLISSAGE DES BENNES

Sur les chantiers d'ensilage, de nombreuses remorques de gros gabarit sont nécessaires pour suivre les machines récoltant le maïs sur 10 ou 12 rangs. L'idée est donc d'optimiser le remplissage de la remorque, sans dépasser la charge autorisée. Plusieurs constructeurs d'ensileuses montent des capteurs optiques sur la goulotte (photo 3). Ces derniers modélisent la forme de la remorque et pilotent l'orientation de la goulotte pour assurer son bon remplissage. Autre avantage : le chauffeur ne s'occupe plus de la goulotte et peut se concentrer sur la conduite.

Toujours pour augmenter la quantité de fourrage transportée par voyage, plusieurs spécialistes proposent des remorques à face avant basculante (photo 4). Cette solution permet de mieux remplir cette partie et d'embarquer 1 ou 2 m3 supplémentaires.

DE NOUVEAUX OUTILS POUR LE SILO

La succession de bennes de 30 m3 au pied d'un silo est impossible à gérer pour les éleveurs qui sont habitués à travailler avec un seul tracteur ou chargeur télescopique équipé d'une lame. En Allemagne, les agro-chargeuses articulées, nettement plus puissantes en hydraulique que les chargeurs télescopiques, s'imposent peu à peu comme les outils idéaux pour remonter les tas (photo 5).

Parallèlement, les rouleaux d'épandage sont utilisés pour réaliser un premier tassement (photo 6). Monté sur un tracteur, celui de plus d'un mètre de diamètre est animé par la prise de force et tourne dans le sens inverse de l'avancement. Avec un chauffeur expérimenté, il suffit de quelques allers-retours pour niveler le contenu d'une benne de 30 m3 sur une quinzaine de centimètres.

EVITER LES CONFLITS AVEC LE VOISINAGE

L'expérience germanique est aussi riche d'écueils qu'il faut éviter de reproduire. Ainsi, les agriculteurs allemands ont découvert que la patience des riverains avait ses limites concernant les remorques débordant de fourrage et salissant les routes. Le bâchage de chaque remorque avant la sortie de la parcelle est désormais obligatoire. Les contrevenants s'exposent à un arrêt immédiat du chantier allant jusqu'au paiement d'une forte amende.

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